Prologue 

On est en octobre 2015, c'est bientôt la Veggie Pride, grosse manifestation festive antispéciste annuelle ; j'ai tout petit peu aidé ses géniaux organisateurs dont certains sont devenues des amies par la suite (coucou Clémence, willène et Sabrina <3). Mais au-delà de deux trois trucs en affaires publiques et relations publiques, je veux trouver un autre moyen de contribuer. 

Je farfouille alors sur le groupe Facebook de la Veggie Pride et me décide à proposer d'y offrir l'hospitalité pour un des participants qui viendrait de loin. Je reçois assez rapidement un message d'un jeune Suisse de 19 ans qui compte venir exprès à Paris pour participer à la manif. Quelques jours plus tard, il arrive à la maison.  

Le gars est poli, discret, gentil, engagé ; il rencontre mon frère aîné Olivier avec qui je suis en coloc à l'époque, on va ensemble à l'anniversaire de ma cousine Malu dans le16ème, et bien sûr on défile ensemble à la Veggie Pride. 

Mon couchsurfer a vécu récemment une prise de conscience politique, philosophique, écologique, et depuis change tout dans sa vie. Il est 100% végan. Il est top. Voici Antoni. 

Mercredi 8 décembre 2016

Demain, je serai arrivée à Auckland depuis déjà 3 jours, et j'ai l'impression d'être encore coincée à l'aéroport. J'avais prévu de passer max 2 nuits chez ma couchsurfeuse dans le Northshore (nord d'Auckland) et faute d'avoir trouvé en dehors, me voilà contrainte de prolonger mon séjour, et de profiter de sa généreuse et amicale hospitalité. 

Je vis avec une sorcière (c'est, dans mon vocabulaire, un terme pas du tout connoté péjorativement, bien au contraire) dans une porcherie (là, oui, c'est péjoratif). Je suis à 30 minutes du centre-ville en bus. Le temps est affreusement gris et pluvieux, je ne peux pas profiter et aller me promener. (Pour mémo, j'ai besoin de lumière autant que j'ai besoin d'air pour vivre). 

Dans ce genre de situation, deux solutions extérieures s'offrent généralement à nous : partir, ou trouver du soutien. Sauf qu'au bout d'une heure passée vainement à chercher du wifi, je réalise que même trouver une porte de sortie, ou contacter mes proches pour obtenir du réconfort ne sera pas possible. 

Le désespoir me frôle, alors je finis par passer en 3G pendant quelques minutes (tant pis) et aller droit au au but : je poste un message d'alerte fragilité émotionnelle sur le groupe WhatsApp partagé avec mes sœurs (rebaptisé par Cécile en mon honneur "Les Bliquettes de Belleville"), et je poste un second message un peu plus édulcoré à ma famille élargie sur Facebook, pour demander de l'aide. 

Je m'endors finalement le cœur légèrement embaumé par l'affection de mes sœurs chéries qui ont immédiatement réagi. Et me réveille le vendredi matin avec un festival de messages de soutien, d'encouragements, d'amitié, de tendresse de la part de tous les amis proches ou moins proches, qui ont réagi à mon message sur Facebook.

Près de 60 commentaires à mon post, une dizaine de messages en privé, je me sens d'abord ensevelie de réconfort, puis énergisée et totalement reboostée par toutes les prometteuses mises en contact des amis avec leurs potes kiwis. 

Oh et parmi les messages privés que je reçois, un de mes contacts pas revu depuis notre rencontre il y a un an et demi à Paris. Il voyage en Nouvelle-Zélande depuis plus d'un mois déjà, il se trouve actuellement à Thames, à 1h30 d'Auckland, ils sont 3 et ont réservé une chambre de 4 dans une auberge de jeunesse, ils vont le lendemain faire une grosse marche de 6h dans le Coromandel Forest Park, je suis la bienvenue. 

Je programme immédiatement mon départ d'Auckland direction Thames. 

Grâce à lui, j'ai pu finalement rejoindre l'outside. 

MERCI Antoni. 

Épilogue 

Rejoindre l'outside ne sera pas sans heurts ni difficultés, Je vous prépare bientôt un petit billet pour vous raconter...

Les dernières vagues m'empêchant de quitter la "plage" ennuyeuse d'Auckland ne furent pas les plus violentes mais pour autant pas des plus agréables !!